Mission 8
Le petit matin se lève sur les côtes de la Manche. Le 361th se met doucement en branle. Le temps de s'entraîner au tir à l'arme de poing sur ce fichu coq qui braille dès potron-minet, et après avoir ingurgité 18 litres de café, les Autruches baillantes décollent. Leur objectif : l'aérodrome de Caen, et une petite revanche à prendre sur les Allemands.
Tout énervé à l'idée de leur rendre leur monnaie de leur pièce, Loul prend le lead du groupe Bleu dans lequel figurent Fantec, Pilax et Bigbang.
Derrière, le groupe rouge décolle à son tour. Kasp prend Warpig, Riri et Magik sous son aile chromée.
Après presque deux mois de permission plus au sud, à ne rien piloter à part une bicyclette, Warpig retate avec plaisir du manche. Même si faire s'envoler un mammouth chargé d'une tonne de bombes n'est pas sans provoquer quelques sueurs matinales...
Magik aussi est à deux doigts de s'essuyer les roues sur la cîme des arbres. Faudrait vraiment pas que cette piste soit amputée de 20 mètres...
Toutes les Autruches sont désormais en vol et cerclent pour atteindre 10.000 pieds. Fantec l'anticonformiste, non content d'emporter coûte que coûte des roquettes, est de surcroît tellement pressé de débarquer sur les plages normandes et d'aller draguer les petites Françaises qu'il est allé jusqu'à verser quelques backchich pour avoir sa livrée prête à l'avance.
Alors que les P-47 américains font route vers les côtes françaises, la première vague lancée par la RAF survole la Normandie à basse altitude.
Les Mosquito sont escortés par les superbes Tempest de la RAF dont les pilotes, ont le voit distinctement partagent avec Fantec un goût immodéré pour les roquettes et les perspectives d'invasion...
Ah, la quiétude de la Normandie... Son air pur, ses petits oiseaux qui chantent et le doux bruit des appareils de la Royale qui viennent de bon matin pour faire une surprise à leurs collègues allemands...
Bigbang et le groupe Bleu arrivent en vue de la côte. Le spectacle va bientôt pouvoir commencer...
Légèrement décalé, le groupe Rouge s'approche également de l'objectif. Il y a des signes qui ne trompent pas : les petits "boum" de bienvenue de la dca prouvent que choses sérieuses vont enfin débuter.
"Mouais, à cette altitude et à cette vitesse, ils peuvent gaspiller leur flak si ça leur chante..." pense Warpig avant que la bulle de son D-27 tout neuf ne se retrouve zébrée de petites aérations très désagréables à cette heure bien fraîche de la matinée.
En leader avisé, Kasp ordonne un cercle à droite afin de donner le temps à la RAF de se prendre en charge son objectif : la dca de la base. A l'unanimité, ses pilotes ont salué la pertinence et la sagesse d'une telle décision. C'est pas qu'on a la trouille de la flak, Mais... Mais si ce sont d'autres que nous qui font la collecte de plomb, c'est pas plus mal...
Et c'est ce que font ces braves British... Au prix, certes, de quelques Mosquito...
...Mais avec une efficacité qu'a particulièrement apprécié le 361th quelques minutes plus tard !
Kasp donne alors le top au groupe Rouge, qui fonce sur son objectif... "BANZ... euh... YEEEEEEHAAAAA !!!"
Quelle riche idée d'avoir si parfaitement aligné tous ces Heinkel ! Kasp s'en serait voulu de ne pas profiter de l'occasion.
Juste derrière, Riri fait sa passe... Et mange le souffle des bombes de son leader. "Fais chaud, d'un coup", se dit un major dont la nouvelle permanente amuse encore beaucoup ses subordonnés...
Du côté du groupe Bleu, Loul donne à son tour le feu vert pour l'attaque au sol. Cette fois, ce sont les 190 qui vont déguster...
Et le leader Bleu met effectivement au but. Ils font les malins quand ils sont en l'air, les FW, mais quand ils sont au sol, ils la ramènent moins... Nyark, nyark ! Derrière, Pilax est prêt à apporter sa contribution.
Et encore des 190 cloués au sol pour un moment par Pilax... Mais, mais... Il reste de la dca ? Pfff... Ces branleurs de la RAF, on peut vraiment pas compter sur eux...
Mais ne soyons pas mauvaises langues : ces braves Anglais, en fait, ont délaissé les quelques postes de flak restant afin de provoquer quelques Bf-109 en maraude afin que l'élite de l'USAAF puisse accomplir sereinement sa mission. En fait, ils sont chics, ces Angliches...
Pas de deuxième passe pour Riri, qui depuis son brushing "kaspien" a comme qui dirait des petits soucis. Trois fois rien : une fuite d'essence, une petite hemorragie de rien du tout (on a retrouvé à peine plus d'un litre de sang sur son siège), plus d'ailerons... Et une petite surprise concernant son train dont il n'a, à ce moment, pas conscience du tout...
Alors que Kasp vitrifie le côté gauche des bombardiers encore intact, Warpig lâche son gros dragibus sur ceux du côté droit...
...Au grand dam de Bigbang, placé juste derrière, qui se retrouve à faire du radada au-dessus d'un tas de ruines fumantes. Amie Autruche, un bombardier intact est discrètement planqué dans l'image, sauras-tu le retrouver ?
Ah, une belle tentative de Loul pour décrocher la timbale. C'était pas loin, mais hélas, celui-ci est déjà tout mort. Une autre tentative ?
Gagné ! C'est finalement Pilax qui ajoute la dernière touche sur le Heinkel encore intact. Un détail, certes, mais indispensable pour donner à ce parking une allure de travail bien fait...
"Grmrrmmbl... Je vais leur montrer que j'ai eu raison de prendre des roquettes, d'abord..." se dit Fantec en apportant lui aussi quelques touches finales à l'oeuvre collective.
Séance de straffing pour Warpig aussi, qui... hum... fut à deux doigts de se croûter lamentablement contre un hangar sur ce coup. Tout ça pour essayer de faire flamber des reliques de la guerre de 14, franchement, ce n'aurait pas été très glorieux...
On leur évoquait des affrontements épiques contre des 109 et des 190, pilotés par l'élite de la Luftwaffe. Les pilotes de Tempest en bavaient d'avance et sont revenus un peu déçus par les forces d'interception rencontrées.
Comprenant que des bandits rôdaient aux alentours des appareils de la RAF, Warpig était prêt pour l'affrontement. Tendu comme un string sur Maïté, il fut même à un quart de poil de mollet de fourmi naine d'ouvrir le feu sur un Tempest. Quelle idée d'avoir des traçantes de la même couleur que les Allemands, aussi...
Touché au moteur, vraisemblablement par quelques servants de dca ayant échappé au massacre perpetué par la Royale, Fantec tombera en panne sèche au-dessus de la Manche. L'occasion rêvée de tester la fiabilité des dinghy de l'Oncle Sam.
Pendant ce temps, Riri tente de poser son épave. Sans aileron, rappelons-le. Après plusieurs tentatives, il parvient à s'aligner sur la piste, et sort son train sans se douter que sa roue gauche a été faite prisonnière par le Reich. "Tiens, c'est marrant, j'ai posé, mais mon zinc vire sévèrement à gauche..."
Le Riri a tout de même la bonne idée de sortir de la piste avant de faire céder son train droit, laissant la place à Kasp de se poser tranquillement derrière. "J'attends qu'il passe et je sors chercher la roue droite..." Eh oui, y a pas de petites économies au 361th.
Magik fait un joli posé, mais en arrivant en bout de piste, il ne peut s'empêcher de faire un dérapage pour impressionner la fille du Commandant, une jolie petite blondinette aux yeux noisette. Le dérapage pas contrôlé du tout lui coûtera une aile, un train d'atterrissage, une hélice, trois semaines de chambre ininterrompue et l'anéantissement de toutes ses chances avec la fille...
Warpig, après une vraie-fausse alerte donnée par des sirènes paranoiaques, finit par rejoindre à son tour le plancher des vaches et fait coucou à son grand frère. Et en pensant à, surtout, surtout, ne pas être trop violent sur les freins s'il veut lui aussi conserver ses chances avec la blonde aux yeux noisettes...
Petite photo de famille sur le parking... Manquent à l'appel : Fantec (thalassothérapie improvisée), Riri (appareil hors champ, devenu peu manoeuvrant cause manque de train) et Magik (convoqué précipitement chez le commandant).
! aucune perte si je comprends bien !
