
Notre instructeur traine un peu à la fin du repas familial car, après tout c'est dimanche, et c'est à 16 h 45 que nous décollons au lieu des 16 h 15 prévus.
Le Riri, dont c'est le tour de voler de nuit, va s'en payer une belle tranche !
Je m'installe donc à bord et décolle pour des tours de piste. Le premier atterro est superbe, si je continue comme cela, on va m'appeler landkissor...

Je suis content de moi car j'ai réussi à ne pas (trop) câbrer l'appareil. J'étais décontracté et tout allait bien...
Le deuxième tour se passe bien malgré une petit remarque du Riri me signalant que mon aiguille a tendance à sortir de l'arc blanc alors que j'ai un cran de volet sorti. Je tire un peu sur le manche, rougissant intérieurement de ma petite erreur. L'instructeur ne semble pas s'en alarmer, m'informant juste que je suis trop haut en base, ce qu'il ne peut à son avis me reprocher car nous sommes en monomoteur...
Débarrassé de mes complexes, je me pose comme un milord !
Dans le troisième tour, un autre appareil est présent et prend ma place de numéro un. Comme c'est un bi-réacteur, je pense rester prudent en maintenant 1000/1100 pieds mais je vire trop tôt en dernier virage. L'instructeur donne un coup de manche en haussant le ton : "Mais où tu vas là ?!?".
Mon coeur bat la chamade et je corrige. Malgré cela je me pose correctement et l'instructeur me demande si je souhaite partir seul.
Un mélange de joie et d'anxiété m'envahit et, petite tapette appeurée par le dernier virage, je demande à faire un autre tour pour ma rassurer.
Le tour se passe à merveille et l'instructeur avertit la tour que je vais partir seul.
Comme je soleil se couche, la contrôleur allume la piste.
Je dépose mes passagers sur le bord de la piste 30 (c'est la 35 en service

L'instructeur me signale que je n'ai qu'un seul coup de démarreur à donner, à faire la radio et si le premier tour se passe bien, je peux en faire un deuxième.
J'avoue que là, j'ai une petite moiteur de la main gauche quand je touche la manette des gaz.
Une pression sur la manette de richesse pour l'enfoncer à fond et je donne une petite pression sur le bouton du démarreur. L'hélice tourne, le moteur tousse et ne démarre pas... J'ai les boules !
Alors je recommence cette fois-ci en appuyant francement sur le bouton du démarreur et là ouf le moteur tourne.
Je préviens la tour et roule vers le point d'arrêt 35.
C'est lors de la montée initiale que je suis un peu anxieux. En effet, l'appareil ne porte plus que mes 105 kilos et s'arrache à toute vitesse de la piste. J'ai le temps de ma demander ce que je ferais si le moteur s'arrêtait avant que j'atteigne les mille pieds. La seule réponse qui me vienne à l'esprit étant "ta prière pauv' con", je préfère ne pas y penser.
A 300 ft je rentre les volets et à 500 je préfère laisser la pompe électrique auxiliaire car si je suis encore incapable d'expliquer parfaitement son fonctionnement, je sais que c'est une sûreté supplémentaire.
Et là c'est le bonheur, je suis dans le ciel tout seul, "aware" à bloc, je contrôle parfaitement tout ce que je fais. Sur ce tour d'ailleurs je ne suis pas trop haut en dernier virage et c'est avec 2 rouges et deux blanches que j'aborde la finale et que je remets 1700 tours.
J'annonce un touché à la tour car je sens parfaitement un deuxième tour.
Grisé par le bonheur de voler seul, je fais un posé d'une douceur comparable au baiser d'une maman sur les fesses d'un bébé.


Je repars, tout content de moi. Le dernier tour se passe sans problème j'annonce un complet et me pose sans encombre.
Lors du roulage, je prends soin de modérer ma vitesse, ayant eu quelques remarques de mon instructeur à ce sujet...:siflotte:
Je descends de l'appareil très heureux et l'instructeur me demande si j'ai apprécié mon cadeau de noël !!
Tu parles Charles !


Il ajoute qu'il ne pensait pas me lâcher aujourd'hui mais comme je semblais en forme...
Nous repartons ensuite pour un joli vol de nuit avec le Riri et l'instructeur.
Après 45 minutes de vol magnifique, nous rentrons au club pour remplir la paperasse.
L'instructeur signale que je dois rentrer deux vols dans le système, dont un comme commandant de bord.
Quand nous sommes arrivés au club, c'est Riri qui a déclaré les vols que nous allions faire en commençant par le mien.
Et bien lui qui ne se trompe jamais, a déclaré mon vol en solo !!!


Un peu devin le Riri ?

Nous débriefons autour d'un verre de rosé puis je rentre chez les grand-parents nounous où une bouteille de champagne m'attend...
Je raconte mon vol avec moults détails et nous repartons vers Rennes.
Et avec tout ça, comment voulez-vous que j'arrive à l'heure dans le pacifique ?

