Premiers vols en patrouille
Publié : 20 juil. 2010, 09:39
Je suis actuellement en stage de voltige à Argenton-sur-Creuse avec le club Dassault-Voltige. Cinq jours sans femme, sans enfant, et sans boulot; juste voler, manger, dormir, voler, manger, dormir … la belle vie quoi.
Hier, à mon arrivée, je vois les deux gars devant moi partir pour une patrouille en Cap 10. Et moi, je peux ? Bien sûr ! Je reçoit mon briefing sur la position à tenir: il s'agit d'une formation très serrée en échelon: 2m entre les ailes, l'ailier en retrait (la tête au niveau de la profondeur), et légèrement plus bas (on doit voir les carénages des deux roues parfaitement alignés); ça à l'air coton !
Je commencerai ce premier vol en position de leader, puis passerai ailier. Mise en route simultanée des deux Cap 10. Je passe devant, et remonte le taxiway pour la 04 « dure ». Au bout je me mets en travers pour éviter de souffler mon ailier lors des essais moteurs. Essais ok. Un cran de volet je suis paré. L'ailier s'annonce également prêt. A la radio: « Argenton, la patrouille, on s'aligne et on décolle 5 sec piste 04 dure ». Comme le vent vient de la droite, je me place sur la gauche de la piste (ça évitera ainsi à l'ailier de se taper mon sillage). Une demi-largeur de piste pour chacun. Mon instructeur fait signe de mettre les gaz, je monte à 2000 RPM, freins serrés, manche au ventre. L'ailier fait de même. Deuxième signe de l'instructeur, je lâche les freins, plein gaz, et décollage. 5 secondes plus tard, l'ailier lâche également les freins. 300 ft, je rentre les volet et j'entends l'ailier s'annoncer airborn.
J'affiche 2100 RPM et 160 km/h en légère montée et commence un lent virage à gauche (20-25° d'inclinaison) pour permettre à l'ailier de prendre sa position. Un coup d'oeil dans mes 7h, le voilà qui se rapproche, 20 secondes plus tard, il a pris sa place. C'est vraiment très proche, et franchement très grisant. Je souris bêtement.
Nous partons pour une série d'évolutions: virages lents, puis un peu plus serrés, et même huits-paresseux. En tant que leader, je n'ai pas grand chose à faire, si ce n'est adopter un pilotage très souple et précis. Tous les changement d'assiette, d'inclinaison ou de puissance doivent se faire très lentement. Il faut aussi penser un peu à l'ailier pour le placement par rapport au soleil.
Puis c'est à moi de passer en position d'ailier. Pilotant en place gauche dans le Cap 10, je prends d'abord position à droite de mon leader. A mes cotés, l'instructeur me guide aux commandes. « Bon dieu, mais c'est du béton le manche là, détends-toi un peu ! » explose-t-il. Je me force à tenir le manche entre le pousse et l'index et là soudain, tout devient plus facile. Les yeux rivés sur mon leader, je suis 2m trop en arrière, j'ajuste la position avec les gaz, mais il faut sacrément anticiper la réduction comme je le constate vite. Latéralement, on s'interdit d'utiliser le gauchissement: tout se fait aux pieds. D'une pression sur le palonnier gauche je grappille les quelques mètres qui me manquent encore, un peu trop haut j'ajuste également ma position vertical; et voilà !
C'est vraiment génial de voler ainsi. Je suis si près du cockpit du leader que je comprends sans problème l'utilité de la communication par signe. En revanche, tenir ma position mobilise toute mon attention et de permanentes corrections; si le leader m'emmène droit dans une montagne, nous serons deux à nous y écraser !
Le leader fait signe « virage à gauche », je mets un poil plus de gaz par anticipation et surveille son inclinaison; c'est parti ! Pour garder ma position, je me retrouve naturellement plus haut que mon leader dans le virage. Etonnamment ce n'est pas vraiment plus dur à tenir que le vol rectiligne. Sortie de virage, je dois évidemment réduire un peu, mais cela se passe sans problème.
Bien sûr, l'instructeur à coté de moi passe son temps à me signaler les petits défauts d'ajustement: « un poil trop en arrière », « trop haut », « trop loin », « trop encastré », « pas si près ». Mais finalement, ma tenue est plutôt bonne. Le truc, c'est qu'il faut systématiquement corriger dès que ça bouge de 10cm.
Nous effectuons encore un ou deux virage à gauche qui se passent bien, puis à droite. Là je dois réduire et me placer plus bas que le leader. La position est plus délicate car je ne vois plus vraiment l'horizon les yeux rivés sur le leader qui se découpe sur le bleu du ciel. Ca marche cependant très bien en gardant scrupuleusement ma place. Retour en vol rectiligne, je pratique un peu les changement de position: échelon droite, échelon gauche, line astern. A gauche, je me retrouve visuellement plus loin du leader et j'ai le défaut de trop me rapprocher en m'encastrant. En line astern, il faut bien rester sous le sillage du leader. Je dérape un peu à gauche et à droite avant de me stabiliser. Dans cette position, ce qui est difficile c'est de garder la distance car on a moins de références visuelles pour se rendre compte de l'écart.
Il est temps de rentrer nous poser. Toujours en formation serrée, je suis le leader qui nous ramène vers la base et s'occupe de la radio. Nous sommes vent arrière sur la 04 dure et j'aperçoit enfin la piste brievement du coin de l'oeil. Nous virons en base et là, on me demande de faire le virage « en persienne » c'est à dire exactement au même niveau que le leader. « Argenton, la patrouille, base 24 dure pour un passage bas » annonce le leader. Nouveau virage alors que nous passons en descente; j'aperçois enfin la piste. Plus dur de tenir la formation en accélérant mais ça tient. Stabilisés à 100 ft sol nous passons devant les copains comme à la parade.
Nouveau tour, cette fois « pour un peel-off, 3 secondes ». Seuil de piste passé, 50 ft sol, le leader fait son break, nous on compte: « 301, 302, 303 », break à notre tour. On vire sec en réduisant tout, 300 ft sol, tout sorti. Minuscule vent arrière de 3 secondes en remettant brièvement 1700 RPM. On vire à nouveau au même point géographique que le leader. Toujours en virage, on s'approche du seuil de piste; j'aperçois le leader posé à gauche de la piste, je m'aligne à droite. Touché trois points. On garde le visuel sur le leader en contrôlant l'avion; et voilà ! Piste dégagée et retour au parking.
J'apprends avec joie que je ne me suis « pas mal débrouillé pour une première fois », peut-être grâce à IL2 En tous cas, cela m'a beaucoup plu.
Le lendemain, je remets ça de bonne heure avec rien moins que M. Saget comme instructeur. Encore un pilotage très précis en leader, puis une concentration extrême en tant qu'ailier. Au retour, M. Saget valide ma tenue patrouille « Pour vous la patrouille c'est bon, la prochaine fois vous attaquez breaks et rassemblement »; je suis aux anges ...
Hier, à mon arrivée, je vois les deux gars devant moi partir pour une patrouille en Cap 10. Et moi, je peux ? Bien sûr ! Je reçoit mon briefing sur la position à tenir: il s'agit d'une formation très serrée en échelon: 2m entre les ailes, l'ailier en retrait (la tête au niveau de la profondeur), et légèrement plus bas (on doit voir les carénages des deux roues parfaitement alignés); ça à l'air coton !
Je commencerai ce premier vol en position de leader, puis passerai ailier. Mise en route simultanée des deux Cap 10. Je passe devant, et remonte le taxiway pour la 04 « dure ». Au bout je me mets en travers pour éviter de souffler mon ailier lors des essais moteurs. Essais ok. Un cran de volet je suis paré. L'ailier s'annonce également prêt. A la radio: « Argenton, la patrouille, on s'aligne et on décolle 5 sec piste 04 dure ». Comme le vent vient de la droite, je me place sur la gauche de la piste (ça évitera ainsi à l'ailier de se taper mon sillage). Une demi-largeur de piste pour chacun. Mon instructeur fait signe de mettre les gaz, je monte à 2000 RPM, freins serrés, manche au ventre. L'ailier fait de même. Deuxième signe de l'instructeur, je lâche les freins, plein gaz, et décollage. 5 secondes plus tard, l'ailier lâche également les freins. 300 ft, je rentre les volet et j'entends l'ailier s'annoncer airborn.
J'affiche 2100 RPM et 160 km/h en légère montée et commence un lent virage à gauche (20-25° d'inclinaison) pour permettre à l'ailier de prendre sa position. Un coup d'oeil dans mes 7h, le voilà qui se rapproche, 20 secondes plus tard, il a pris sa place. C'est vraiment très proche, et franchement très grisant. Je souris bêtement.
Nous partons pour une série d'évolutions: virages lents, puis un peu plus serrés, et même huits-paresseux. En tant que leader, je n'ai pas grand chose à faire, si ce n'est adopter un pilotage très souple et précis. Tous les changement d'assiette, d'inclinaison ou de puissance doivent se faire très lentement. Il faut aussi penser un peu à l'ailier pour le placement par rapport au soleil.
Puis c'est à moi de passer en position d'ailier. Pilotant en place gauche dans le Cap 10, je prends d'abord position à droite de mon leader. A mes cotés, l'instructeur me guide aux commandes. « Bon dieu, mais c'est du béton le manche là, détends-toi un peu ! » explose-t-il. Je me force à tenir le manche entre le pousse et l'index et là soudain, tout devient plus facile. Les yeux rivés sur mon leader, je suis 2m trop en arrière, j'ajuste la position avec les gaz, mais il faut sacrément anticiper la réduction comme je le constate vite. Latéralement, on s'interdit d'utiliser le gauchissement: tout se fait aux pieds. D'une pression sur le palonnier gauche je grappille les quelques mètres qui me manquent encore, un peu trop haut j'ajuste également ma position vertical; et voilà !
C'est vraiment génial de voler ainsi. Je suis si près du cockpit du leader que je comprends sans problème l'utilité de la communication par signe. En revanche, tenir ma position mobilise toute mon attention et de permanentes corrections; si le leader m'emmène droit dans une montagne, nous serons deux à nous y écraser !
Le leader fait signe « virage à gauche », je mets un poil plus de gaz par anticipation et surveille son inclinaison; c'est parti ! Pour garder ma position, je me retrouve naturellement plus haut que mon leader dans le virage. Etonnamment ce n'est pas vraiment plus dur à tenir que le vol rectiligne. Sortie de virage, je dois évidemment réduire un peu, mais cela se passe sans problème.
Bien sûr, l'instructeur à coté de moi passe son temps à me signaler les petits défauts d'ajustement: « un poil trop en arrière », « trop haut », « trop loin », « trop encastré », « pas si près ». Mais finalement, ma tenue est plutôt bonne. Le truc, c'est qu'il faut systématiquement corriger dès que ça bouge de 10cm.
Nous effectuons encore un ou deux virage à gauche qui se passent bien, puis à droite. Là je dois réduire et me placer plus bas que le leader. La position est plus délicate car je ne vois plus vraiment l'horizon les yeux rivés sur le leader qui se découpe sur le bleu du ciel. Ca marche cependant très bien en gardant scrupuleusement ma place. Retour en vol rectiligne, je pratique un peu les changement de position: échelon droite, échelon gauche, line astern. A gauche, je me retrouve visuellement plus loin du leader et j'ai le défaut de trop me rapprocher en m'encastrant. En line astern, il faut bien rester sous le sillage du leader. Je dérape un peu à gauche et à droite avant de me stabiliser. Dans cette position, ce qui est difficile c'est de garder la distance car on a moins de références visuelles pour se rendre compte de l'écart.
Il est temps de rentrer nous poser. Toujours en formation serrée, je suis le leader qui nous ramène vers la base et s'occupe de la radio. Nous sommes vent arrière sur la 04 dure et j'aperçoit enfin la piste brievement du coin de l'oeil. Nous virons en base et là, on me demande de faire le virage « en persienne » c'est à dire exactement au même niveau que le leader. « Argenton, la patrouille, base 24 dure pour un passage bas » annonce le leader. Nouveau virage alors que nous passons en descente; j'aperçois enfin la piste. Plus dur de tenir la formation en accélérant mais ça tient. Stabilisés à 100 ft sol nous passons devant les copains comme à la parade.
Nouveau tour, cette fois « pour un peel-off, 3 secondes ». Seuil de piste passé, 50 ft sol, le leader fait son break, nous on compte: « 301, 302, 303 », break à notre tour. On vire sec en réduisant tout, 300 ft sol, tout sorti. Minuscule vent arrière de 3 secondes en remettant brièvement 1700 RPM. On vire à nouveau au même point géographique que le leader. Toujours en virage, on s'approche du seuil de piste; j'aperçois le leader posé à gauche de la piste, je m'aligne à droite. Touché trois points. On garde le visuel sur le leader en contrôlant l'avion; et voilà ! Piste dégagée et retour au parking.
J'apprends avec joie que je ne me suis « pas mal débrouillé pour une première fois », peut-être grâce à IL2 En tous cas, cela m'a beaucoup plu.
Le lendemain, je remets ça de bonne heure avec rien moins que M. Saget comme instructeur. Encore un pilotage très précis en leader, puis une concentration extrême en tant qu'ailier. Au retour, M. Saget valide ma tenue patrouille « Pour vous la patrouille c'est bon, la prochaine fois vous attaquez breaks et rassemblement »; je suis aux anges ...