20 décembre 1944, 7h00.
Est-ce parce qu’ils ont déjà installé tout un tas de décorations de noël dans la ville et dressé une superbe table pour le réveillon qu’ils rechignent à l’abandonner, ou, plus prosaïquement, parce que la contre-attaque allemande l’a encerclée ? Toujours est-il que la 101st Airborne ne semble pas décidée à quitter sa ville de Bastogne. Le 375th a donc pour ordre de défendre ces obstinés de rampants contre des vagues chenillées qui, de toute évidence, veulent se taper l’incruste au banquet.

Dans la catégorie, « les taxiways c’est pour les faibles », les pilotes du jour remontent tranquillement la piste à l’autre bout de l’aérodrome pour se coller face au vent. On ne peut pas trop leur en vouloir, il est de notoriété publique que les conducteurs de camions sur la base de Florennes – leur nouvelle affectation – conduisent comme des patates et ne cèdent que trop rarement la priorité aux P-51.

Les 12 Mustang décollent, chargés de bombes et de roquettes, avec la ferme intention de convaincre les divisions allemandes d’aller se faire leur propre réveillon de noël dans les bois.

Rapidement, car Bastogne n’est qu’à un jet de pierre de là, 2Pattes et les Burger arrivent sur place. Pour constater que les météorologues, qui avaient prévu un ciel quasi bouché pour cette journée, devaient une fois encore être bourrés à la trappiste.

Un peu en retrait, le groupe Donut rencontre des bouts de Luftwaffe (oui, elle a pris cher, ces dernières semaines, on s’attend bientôt à croiser des enfants de 8 ans à bord d’Arado 68, à ce rythme…). Warpig donne l’ordre de se débarrasser de l’armement air-sol afin de faire face…

Warpig, qui a du mal à pleinement exécuter ses propres consignes, abat ce FW-190 malgré l’encombrante présence de sa bombe restée sous son aile droite.

Pendant que défouraille plus haut, les Burgers repèrent les forces allemandes à l’est du hameau de Manvie.

C’est là le gros enseignement de la journée : Warpig devrait toujours combattre avec un centre de gravité déplacé et un aérodynamisme contrarié, puisqu’il abat son second FW-190 qui s’enflamme… et… qui… non ? ah ben si…

Bon, si vous le voulez bien, on va amender un poil les Conventions de Genève :
- Pas de blagues sur le physique
- On n’attaque pas les mamans non plus
- Pas de blagues sur le physique, mais sur les moustaches on peut. Parce que franchement, entre tonton Adolf et tonton Josef, les excentricités pileuse ont pris des proportions délirantes.
- Surtout, surtout : interdiction totale et formelle de larguer sa verrière avec l’intention de décapiter le pilote situé derrière, sous peine d’énucléation à la petite cuillère rouillée. Parce que si c’était drôle la première fois (hein, Bacab ?), ça finit par être lourd à force.

Et puisque l’on parle de Bacab, il suit son leader Warpig comme son ombre. Littéralement. Jusqu’à garder lui aussi sa bombe sous l’aile droite et abattre son Focke-Wulfe comme si de rien n’était.

Et plus bas, que se passe-t-il donc ? Eh bien l’attaque des groupes Burger et Hot Dog se poursuit. Ici, Algrael effectue une passe magistrale qui décapsule un Stug III et, au passage, frise les moustaches de Flappie qui suivait son leader d’un poil trop près.

La patrouille de la Luftwaffe anéantie, il ne reste plus que l’assaut terrestre à endiguer. Warpig, à qui l’on a diplomatiquement expliqué que, hum, de toute évidence il y avait un truc resté accroché sous son aile, largue son encombrante cargaison sur les blindés allemands. Et n’explose rien d’autre qu’une motte de terre gelée. Tout ça pour ça.

Nyv et Flappie décident eux d’entamer un duel avec un Ferdinand. Alors pour ceux qui ne connaissent pas le Ferdinand, que l’on voit au premier plan deux images plus haut, petit moment didactique… Le Ferdinand, également connu sous le nom Elefant ou 8,8 cm PaK 43/2 Sfl L / 71 Panzerjäger Tiger (P) (à vos souhaits) est pour le constructeur Porsche une sorte d’ancêtre du Cayenne : cubique, avec un gros cul, hors de prix et complètement inutile. Avec accessoirement, un blindage pouvant atteindre les 200 mm.
Ah et pour le duel : victoire du Ferdinand. Par abandon.

Considérant que ce n’est pas au cal. 50 qu’ils feraient grand mal aux divers panzers sur place, le groupe rallie Florennes, non sans vider leurs bandes sur un convoi repéré non loin de là. Les camions et les half-tracks, eux, au moins, savent apprécier une volée de 12,7 mm à sa juste valeur…