Alors que les pilotes de l'US Air Force militent activement pour qu'une ligne de front claire soit dessinée sur ce fichu pays tout pourri qu'on savait même pas qu'il existait avant qu'on y vienne, afin de savoir où s'éjecter peinard sans risquer de faire égorger par la vermine communiste qui rôde au nord, l'hiver s'abat sur le pays avec la soudaineté et la violence d'une main de député centriste s'abattant sur la joue d'un sauvageon lui faisant les poches.
Au menu du jour : interdiction ! Il s'agira, pour 16 F-86, de s'assurer la suprématie aérienne près de la frontière chinoise. Mais – une fois de plus – sans la franchir. Oui, on se répète, mais ça créerait des problèmes pas possibles, et on s'est dit qu'il serait plus raisonnable d'attendre au moins une vingtaine d'années entre deux guerres mondiales. Partizan, leader du groupe Poulpes, décolle pour une mission qui, mais il ne le sait pas encore, sera d'une tranquillité historique pour ses ouailles...
Les dispositifs sont simples : 8 appareils par groupe, eux-mêmes divisés en deux groupes. Un premier à 25 000 pieds chargé de cueillir d'éventuels ennemis coincés sur un perchoir (au hasard, des Mig-15 qui aiment le frais) et un second, avec ici Iceman, à 5 000 pieds censé servir d'yeux. Ou d'appât. Quoique les deux ne sont pas incompatibles.
Pour les pilotes du groupe Toast, emmenés par Nyv, ce sera en revanche bien moins tranquille que pour les Poulpes. Ca commence très fort avec 2Pattes qui, au-dessus de la zone de patrouille, encaisse un éclat de dca lourde malgré sa vitesse et son altitude. Sous les yeux de son ailier, ce dernier n'a d'autre choix que de rentrer prématurément, son moteur perdant de la puissance à chaque seconde qui passe.
Warpig, orphelin de leader depuis la défection de 2Pattes, tente de regrouper avec Nyv et Riri quelques minutes plus tard. Toast leader, tout occupé à reformer son groupe, ne voit pas surgir de l'azur une paire de Mig.
En une rafale, le sort de Nyv est réglé. Alors que ce dernier n'en revient pas de se s'éjecter miraculeusement de sa ruine en feu, la gigantesque empoignade commence en haute altitude.
Panique dans les Toast. Alors que le groupe au ras du sol grimpe pour prêter main forte, la résistance s'organise. Warpig découpe son Mig...
...tandis que Riri se fait de grosses frayeurs avec le sien. Après avoir décidé que le taran n'était pas une tactique payante sur le long terme, il décidera finalement d'avoir recours à ses bonnes vieilles mitrailleuses pour s'en débarrasser.
Bon, les deux leaders de groupe étant hors de combat, Warpig et Riri tirent au sort afin de savoir qui devient leader. C'est le cochon que le sort désigne. Le groupe hérite de Tex, venu équilibrer les forces. C'est d'ailleurs ce dernier qui hurle à Riri de breaker sauvagement alors qu'un quatrième élément s'invite dans le groupe. Manoeuvre trop molle, le Mig parvient sans difficulté à rentrer dans le virage du poulet pour une découpe en règle (ce sera une cuisse pour moi, merci, le blanc, c'est un peu trop sec...).
A nouveau, les Toasts patrouillant au radada grimpent pour filer un coup de main. Bed a la bonne idée de fumer l'ordure anti-capitaliste qui a flingué Riri quelques minutes plus tôt.
Le dernier Mig défend chèrement sa peau, mais ce sont pas moins de trois F-86 qui sont à ses trousses. L'appareil soviétique grimpe jusqu'à 38 000 pieds. C'est là que Warpig, grâce aux effets cumulés d'un viseur gyroscopique et d'un cul bordé de nouilles, le mouche à plus de 500 mètres de distance.
Pendant tout ce temps, le groupe Poulpes n'a strictement rien rencontré. Mais alors rien, hein... Pas le moindre petit contact un tout petit peu suspect, pas la moindre mouette frappée de l'étoile rouge, pas le moindre nuage aux formes ou aux couleurs un tant soit peu menaçantes... Nada. Résultat, pour pimenter leur trajet, certains organisent une partie de cache-cache tandis que d'autres tentent de trafiquer leur radio pour capter les Grosses Têtes.
La partie de cache-cache des Poulpes s'éternisant quelque peu, ce sont les Toast qui reviennent les premiers sur base. Profitant de son arrivée au peel-of, Warpig veut prouver à l'assemblée présente qu'il est capable de faire un break à 6G sans vomir dans son casque. Cette manoeuvre, d'une intelligence rare, fut certes sans conséquence pour le casque, mais on ne peut en dire autant du moteur... Tuyère soufflée, le cochon ne devra son salut qu'au sang-froid de Nyv (comment a-t-il fait pour revenir si vite ??) qui, depuis la tour de contrôle, le guide et lui rappelle une à une les étapes de la procédure d'urgence de posé sans moteur.
Plus dramatique, en revanche, furent les retours de Nono et Gnou. Alors que le premier se crashait au seuil de piste sans raison apparente, le second s'est vu trahir par son propre corps. Déjà, lors de sa finale, les observateurs avaient repéré un truc louche dans la trajectoire de son Sabre. Au lieu des recommandations alarmées de la Tour lui recommandant d'avorter son approche, c'est une désopilante blague – une histoire de prostituée et de mauvaise haleine – narrée par Olivier de Kersauzon qui lui arrive aux oreilles. D'après l'enquête, l'ongulé se marrait comme une baleine quand est survenue sa plus violente et ultime crampe dans le bras droit, à cinq mètres sol...
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