Alors qu'une partie de l'escadrille est partie en permission, dépenser une solde bien méritée dans quelque salon de thé ou musée d'art primaire loin des lignes ennemies, l'autre partie est restée sur place pour assurer le boulot. 7 F-84 escortés par 4 Sabre ont pour programme, aujourd'hui, de faire sauter quelques ponts au nord.

Nono prend le lead des Thunderjet chargés ras-la-gueule de roquettes. Conditions climatiques idéales, pour les bombardiers comme pour la DCA ennemie, on sent qu'il va y avoir du sport.

Après une navigation sans histoire, qui n'aura vu que les quatre F-86 emmenés par Warpig s'affoler aux premiers flocons de 88mm, le premier pont est en vue. Nono a bien l'intention de montrer à ces fiottes de la chasse que la flak, c'est dans la tête, et plonge sur son objectif...

...suivi, dans son sillage, par Jumper qui passe la deuxième couche. Si les Coréens du Nord cherchent des cagettes pour faire partir leurs feux de cheminée, ils ont maintenant du stock jusqu'à l'an prochain.

Arrivé sur le second objectif, Vicking peut effectivement confirmer que la flak, c'est la tête. Entre le lobe frontal et l'orbite gauche, pour être précis. Il n'aura même pas la satisfaction – relative – de voir la paire de roquettes qu'il a lâchée un quart de seconde avant l'impact faire voler sa moitié de pont en éclats (oui, moitié, et même en partageant de la sorte, il n'y en aura pas eu pour tout le monde, c'est vraiment de la camelote, l'architecture locale).

Pendant que les F-84 s'affairent au ras du sol, Warpig et les autres pilotes de Sabre font un sweep à grande vitesse sur le troisième et dernier objectif. Bilan : les ponts sont bien là, c'est une certitude, et quand bien même on ne les aurait pas distinctement vus, la présence d'une telle concentration de flak trahit la présence d'un truc au sol que les Nord-Coréens semblent désireux de voir rester intact.

« Oh putain de bordel de sa mère la pute borgne de mes couilles d'enfants de salauds de merde à la con chier chier chier pute pute pute !!!! » C'est à peu près dans ces termes (je retranscris de mémoire, hein) que Nono exprima son regret de constater que, pour une fois, les chasseurs n'avaient pas exagéré la concentration de DCA sur ce troisième point. Une bonne occasion de vérifier en conditions réelles l'étanchéité des combinaisons anti-G de l'Air Force.

La démesure des défenses locales ne suffira cependant pas à sauver ces deux ponts de la destruction. Jumper, qui vient de passer le rideau de schrapnels, s'offre le sien.

Petit jeu : Bolger est caché dans le décor, sauras-tu le retrouver ? Question subsidiaire pour départager les éventuels gagnants : combien lui reste-t-il de roquettes sous les ailes à ce moment précis ? (Indice : au moment du cliché, il grommelle dans son cockpit)

La mission accomplie, les troupes victorieuses (enfin, les F-84, puisque la chasse n'a strictement rien eu à faire si ce n'est prier pour qu'aucun schrapnel ne vienne rayer leurs fuselages tout juste polishés), rentrent au bercail. Lampatex prend un soin tout particulier à bien ranger son avion dans son box.

Et parce qu'il est content d'avoir survécu à sa cinquième sortie et d'être encore vivant malgré la présence de toute cette saloperie de flak de fourbe, Warpig se fend d'un passage radada pour faire coucou à ses camarades et saluer le beau boulot qu'ils font à bord de leurs sympathiques brouettes. Un élégant geste de fraternité rapidement remarqué par l'Etat-Major, qui lui colle immédiatement trois semaines de corvées de chiottes pour lui apprendre à faire le malin.