11 juillet 1941. CamaraaaaaaaaahahahaaaaHAAAAAdes ! Ce soir est un grand soir ! Quoi ? Ah, euh non, il ne s’agit pas de la soirée cabaret par les "Ukranian Dolls"… Oui, je sais, cela fait longtemps qu’on vous les promet, mais ces demoiselles sont acheminées par TB-3, comprenez qu’elles accusent un peu de retard alors patience, camarades ! En attendant, c’est un programme tout aussi excitant qui vous attend. En effet, après ces longues journées à nous défendre face aux assauts germano-roumains, l’heure est venue pour nous de passer à l’offensive. Nos précieux Pe-2 ont la lourde tâche d’aller bombarder la zone industrielle de Iasi. Ceci afin de faire douter l’ennemi et l’inciter à assigner une partie de ses forces aériennes à la défense de ses zones arrières. Au passage, collez donc quelques bombes sur l’aérodrome voisin histoire d’empêcher ses intercepteurs de décoller. Les IL-2 resteront au garage ce soir. Leurs pilotes sont donc invités à assimiler, dans l’heure qui vient, le manuel de vol du Pe-2. Ceux qui désireraient se soustraire à cette reconversion express peuvent prendre la porte située à leur droite, où ils se verront appliquer la réglementaire strangulation par intestin de porc, comme le stipule l’avenant 4765B au code militaire en date d’hier. Bon vol !
Dans le jour tombant, sept Pe-2 s’envolent et prennent la direction du point de rendez-vous avec leur escorte. A leur tête, l’incontournable Partizan. Dans sa grande mansuétude, l’Etat-Major à autorisé le groupe Ochmiornitza à embarquer des bombes de 250 kilos. Oui, c’est jour de fête.
Une centaine de kilomètres plus au sud, six Mig-3 d’escorte ont décollé dans le même temps. Le groupe Sokol, commandé par 2Pattes, accueille avec plaisir le retour de Pilax dans ses rangs, après plusieurs mois passés à se soustraire à ses obligations militaires. Les deux groupes arrivent au point de rendez-vous… sans que les Pe-2 ne semblent véritablement réagir. Du coup, Warpig, effectue un salut rapproché à Gnou pour signaler aux bombardiers qu’il est temps de résumer leur course vers l’objectif.
Iasi apparaît dans le viseur… Les quelques flocons de 88mm ne viennent pas troubler la formation de Pe-2. Partizan, Erel, Jumper et Horton effectuent un largage synchronisé en pallier sur les zones industrielles de la ville…
…tandis que Gnou, Bolger et Nyv virent en direction de l’aérodrome ennemi, situé quelques kilomètres plus à l’est.
Et une caisse de vodka pour les pilotes de Pe-2, une ! Faut dire qu’en matière de précision, il aurait été difficile de faire mieux : les deux ZI de la ville sont touchées par les bombes de 250 kg. Le feu de joie aurait pu être encore plus spectaculaire si l’une d’elle avait touché les citernes d’essence, mais l’objectif est néanmoins parfaitement atteint.
Dans le même temps, Gnou amorce, aérofreins sortis, son piqué vers l’aérodrome.
Bon, on avait dit de "viser la piste"… Mais faut avouer que quand on voit des tentes et des appareils au parking, c’est plus tentant de larguer les cachous dessus plutôt que sur une grosse bande de terre vide. Résultat : seule une paire de bombe ira jouer les taupes sur le terrain. Mais les autres, quand elles empêchèrent des pilotes ou des appareils de décoller, le firent de façon permanente. C’est une autre stratégie...
- Loin de moi l’idée de t’affoler, camarade Bolger, mais il me semble qu’il serait judicieux d’adapter dès que possible ton pilotage au nouvelles caractéristiques aérodynamique de notre appareil, et pour ce faire, je t’encourage à jeter un rapide coup d’œil sur ta gauche.
- HAAAAAAAAA !
"Ah nom de Dieu, vu ce que crachent les affuts de 88 en bas, je suis bien content de ne pas avoir les fesses dans un Pe-2 immobile qui bombarde en pallier !" Tiens, ça lui apprendra à se moquer : malgré ses 450 km/h au badin et ses zigzags, Warpig se prend un bon gros obus de flak droit dans le moteur. Le premier incendie sera étouffé dans un violent piqué, mais le second, qui fera se répandre comme une odeur de bacon sur toute la Bessarabie, le contraindra à abandonner son Mig-3 avant que l’affaire ne vire au méchoui. Son parachute terminera sa course en zone ennemie, on est sans nouvelle de lui depuis.
Alors que les Pe-2 amorcent leur retour base, les yeux de lynx des pilotes de Mig surveillent les arrières des bombardiers. Un dévouement qui les fera jusqu’à oublier de contrôler les leurs, d’arrières. Une paire de Bf-109 de la Luftwaffe tombe ainsi sans prévenir (cela n’a jamais été le style de la maison, faut dire, demandez aux Polonais) et engage Iceman.
Pilax ne tarde pas à venir à la rescousse… et se fait prendre en chasse par l’ailier de sa cible. On remercie au passage Pilax, dont la cervelle repeignant le cockpit a permis de déterminer ce soir-là que le piqué prononcé n’est pas une tactique viable face au 109.
Les deux Allemands ont déjà descendus deux Mig. De toute évidence, ces gars-là sont d’une autre trempe que les pilotes roumains rencontrés les jours précédents. On sent bien qu’ils ont pu se faire les dents sur quelques Républicains espagnols en I-153 et s’entraîner au tir de précision sur des civils planqués dans des buissons. Du coup, nos valeureux chasseurs, comme on dit en jargon technique, en "chient grave leur mère". 2Pattes parvient péniblement à dégager les fesses de Pecos…
… avant de faire – enfin – sa fête au leader des 109. Percé comme un gruyère, le Messerschmitt finira en petit cratère au sol. Manque de bol, pendant qu’il truffait son ennemi de 7,7mm, le leader des Sokol s’est placé dans une situation délicate. Sous-entendu : droit dans l’axe des canons du 109 restant.
Gravement touché, 2Pattes tentera de se soustraire à l’emprise de l’Allemand. Peine perdue : ce dernier, malgré les deux Mig cherchant à lui faire la peau, semble jouer un moment avec sa proie fumante avant de lui porter le coup de grâce. Trop bas, 2Pattes n’a pas le temps de s’éjecter… Allemagne 3, URSS 1.
Pour l’honneur, Pecos et Riri feront tout pour réduire le score. Ce dernier pourchassera sans relâche le 109, jusqu’en rase-motte. D’après le récit du pilote, il semblerait qu’aucun "organe vital" n’ait été touché sur l’avion allemand, sur lequel il a pourtant vidé l’intégralité de ses munitions, mais que le poids du plomb, judicieusement placé à l’arrière de l’appareil, ait suffisamment déplacé son centre de gravité pour le faire se crasher au cours de l’exercice.
Seuls deux Mig-3 rentrent donc à leur base. Bolger, sur un moteur, finira lui aussi par ramener son appareil. Mais auparavant, Gnou et Jumper décidaient d’unir leurs forces pour entrer au Guinness Book des morts les plus bêtes de l’année, puisque après avoir bombardé les lignes arrières ennemies et être passés entre les obus de 88 et les chasseurs hostiles, ils ne trouvèrent pas mieux que de s’emplafonner à l’atterrissage. Partizan, le leader des Oshmiornitza, est effondré, totalement inconsolable depuis : grâce à cet accident, les Pe-2 comptent désormais un taux de retour proche de celui des IL-2 ce qui, selon ses propres termes, constitue "une honte telle [qu’il] envisage de demander sa mutation sur U-2".
). Peut-être ne l'as-tu pas retrouvée, ça n'a duré qu'une seconde.
"
