Avril 1944. Le supplice de la douche écossaise est bien connu de tous. Mais si, voyons : prenez une type que vous n'aimez pas, enfermez-le à double tour dans un sauna (thermostat 12) quelques heures avant de coller ses fesses dégoulinantes de sueur dans un congélateur. Voilà, c'est ça... Et c'est à peu près le sort qui fut réservé à nos braves pilotes de la Navy, mutés dans les riantes (et ensoleillés !) contrées norvégiennes après avoir goûté au climat italien... Et tout ça pour quoi ? Pour ça :
Le Tirpitz. Un monstre d'acier de plein plein de tonnes pouvant accueillir plein plein de marins et armés de beaucoup beaucoup de gros canons qui font boum (le site Wikipedia est en carafe, j'ai peur que ça se sente dans mon texte), un concentré de technologie allemande doté du dernier cri en matière de radar de recul et d'ancre ABS, payable en 856 fois sans frais, qui fait rien qu'à semer la terreur dans la mer Baltique depuis trois ans et que les Alliés sont bien résolus à envoyer par le fond.
Après un nombre incalculable de tentatives lamentablement échouées, le navire de la Kriegsmarine est repéré dans le petit port de Petsamo, où il a jeté l'ancre pour effectuer quelques réparations. Une occasion formidable, immanquable, et pour laquelle le 887e Squadron est parfaitement taillé.
Mission 10.
C'est le petit matin au large des côtes norvégiennes. Oui, bon, d'accord, c'est le petit matin jusqu'à 15h, dans le coin. Soit juste avant d'attaquer le crépuscule à 16h. En formation serrée à basse altitude, les Seafire (ici : le leader Gnou accompagné de Nyv et Warpig) escortent le PLAN A de l'Etat-Major : un raid d'Avenger dont la tâche sera de couler l'affreux tas de métal.
Ok, ça c'était le PLAN A... Plusieurs Avenger coupés en rondelles pour UNE bombe qui fait mouche (le livre de bord résume les pertes à trois hommes d'équipage rendus sourds et la destruction d'un jeu de Scrabble... Encore une trentaine d'attaques de ce genre, et on sera en mesure d'endommager la flottabilité du monstre de quelques pourcents, courage, les gars !).
Et tout cela, c'est sans compter la présence de la Luftwaffe qui vient chercher des poux dans la tête des chasseurs laissés intacts par la flak (qui aura d'ailleurs eu, ce jour-là, la peau de l'estimé et historique Lieutenant-Commander Erel). Paradoxalement, Riri gère mieux l'affrontement avec les Jäger que ses appontages, au point que le haut commandement est à deux doigts de lui confier un hydravion...
Une petite pensée également pour Nyv qui, après avoir dégusté son lot d'obus, regrette les eaux turquoises de la Méditerranée au moment de s'éjecter...
Mission 11.
Bon. D'accord. On a compris. Les Avenger, c'est de la merde, on le savait. Place au PLAN B ! Le Lancaster, ça, monsieur, c'est de la valeur sûre. Alors avec une douzaine d'exemplaires dotés de la dernière bombe expérimentale alliée de 5,5 tonnes, ça va être du gâteau. Tellement du p'tit lait, cette affaire, qu'on peut se permettre de filer un Seafire neuf à Lydwin, la première WAAF autorisée à piloter (pfff tu vas voir qu'après ça, elles vont vouloir le droit de vote, ça fait pas un pli...).
Alors que le PLAN B s'applique à coller chacun de ses gigantesques cachous à plus de 50 mètres de l'objectif, les pilotes de la Luftwaffe (dont les fous-rires ont en plus saturé la radio toute la matinée), s'abattent sur l'escorte avec la fougue d'un guépard croisant un nouveau-né parfumé au bacon. Bilan de la journée : les quelques survivants du 887 ont tenté de rattraper les pilotes de Lancaster avec les kilos de merde dans les yeux pour leur apprendre à se servir d'un ordinateur de visée, mais ils allaient trop vite.
Cette histoire vire au sketch. Il faut un PLAN C. Très vite. Une solution ultime. Un recours extrême. Who you gonna call ?
LE SWORDFISH !!!
(hahaha, vous l'aviez oublié, celui-là, pas vrai ?)
2 tonnes de bois issus d'arbres ayant poussé sur de vieux cimetières indiens, insensible aux rigueurs du climat scandinave, que seuls des obus de flak en argent pur peuvent endommager, intérieur velours, théière à induction et manche en ivoire de morse, capable d'emporter une torpille dressée dès son plus jeune âge à se jeter sur les parties vulnérables des navires allemands, à savoir le moteur, la soute à munitions et la réserve de Wursts.
Oui, c'est la mission12, et c'est le PLAN C.
Gnou et 2Pattes figurent au sein de l'escorte (mais était-ce vraiment utile de protéger ces monstres polyvalents et autonomes ?) qui, en compagnie des Swordfish, effectuent leur navigation à basse altitude afin de passer sous les radars teutons...
L'objectif est en vue... Courageusement, Gnou effectue une passe mitrailleuse sur les navires d'escorte afin d'attirer leur attention et donner le répit nécessaire aux torpilleurs.
Le groupe de biplans (Lyd, Bolger et Jumper, emmenés par Warpig) parvient à larguer quatre torpilles dans l'axe du Tirpitz. Deux d'entre elles ne se déclenchent pas (made in UK, faut pas chercher plus loin...) mais les deux autres prennent la direction du navire. Une fois encore, le SWORDFIIISH fait étalage de sa légendaire puissance et terrorise l'ennemi qui n'a plus la moindre prise sur son sphincter au point de demander pathétiquement grâce en se prosternant devant la majesté de ce noble appar... comment ça, "plouf ?".
Alors que la première torpille explose prématurément (on soupçonne la présence d'un énorme mérou blond aux yeux bleus sur sa trajectoire, ce qui aurait troublé son dispositif de mise à feu), la seconde s'échoue lamentablement, telle un dauphin bourré au Cointreau, sur un haut-fond stratégiquement placé une trentaine de mètres avant le flanc babord du Cuirassé...
"Dommage, c'était un bon PLAN C. Non, vraiment. Pour une fois, on le pense."
Triste matinée, vraiment. Heureusement, Lydwin apporte un peu de rire à la Royal Navy en gratifiant l'équipage du Formidable de quelques "appontages de l'extrême". Un peu de bonne humeur pour le prix modique d'un appareil presque neuf, c'est une affaire.
Missions 13 et 14.
"Il nous reste des plans, là, ou on est à sec ?
- Attend, je regarde... On a le PLAN W... Se déguiser en cuisiniers allemands, s'introduire à bord et creuser une voie d'eau à la petite cuillère. Bof. Le PLAN 98XK56, mais chuis pas trop chaud pour déserter. Pas encore. Le PLAN √(r+2) : piquer des B-24 aux amerloques et faire le boulot nous-mêmes... Mouais, pas con...
- Tu sais piloter un Liberator, toi ?
- Non, mais vu la couche que tiennent les pilotes de gros culs que j'ai croisés au pays, ça doit être à la portée du premier non-consanguin venu...
- Banco !"
Voilà comment naît le PLAN √(r+2). Trois B-24, emmenés par des pilotes de Seafire hâtivement reconvertis, se lancent à l'assaut (à haute altitude, quand même) de ce boulet de Tirpitz. A bord du Liberator de Nyv, la chemise à fleur est de rigueur.
Ce dernier consent d'ailleur à piloter l'énorme machin à quatre moteurs, mais certainement pas à prendre connaissance du fonctionnement de l'ordinateur de visée. Petit mot adressé à Warpig, qui emmenait le groupe, après le décollage : "pas grave chef, je me colle derrière, et quand tu me donnes le top, je largue". Ca marche, remarquez, mais il faut vivre le trajet avec les hurlement de terreur du mitrailleur de queue qui n'apprécie que modérément le zèle de Nyv.
A propos de top, ça va bientôt être l'heure, là, non ?
Comme un seul homme, Warpig, Nyv et Jumper effectuent leur livraison. Il faudra toutefois une seconde tournée pour qu'enfin, le vilain navire allemand se retrouve au fond de la Baltique. Preuve que : 1. quand l'Allemand construit, c'est du solide (si seulement ils faisaient des bagnoles au lieu de sortir des chars et des bateaux...) ; 2. Piloter un gros cul est effectivement à la portée du premier demeuré venu. C'est vous dire le niveau des mitrailleurs...
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