7 mai 1942, 7h30. Premiers jours à bord du Lexington... « Lady Lex » est beaucoup moins sexy que ce qui était promis sur la brochure. La bouffe est dégueu, les plages inexistantes, tout le monde est obligé de porter le même maillot démodé et la célèbre infirmière Irma, elle, a du poil aux pattes et porte la moustache, au grand dam de Bigbang. Quant aux GO, disons-le, ils ne sont pas franchement pas rigolards. Question animations, ils refusent catégoriquement l'organisation d'un match de volley sur le pont. En contrepartie, ils en imposent une autre : l'attaque d'un porte-avions japonais. Ok, ça a l'air marrant aussi...

8 SBD-3 et 6 F4-F4 vont prendre part à cette première animation de la croisière. Excités comme des gosses qu'ils étaient, les pilotes... Tout juste certains ont-ils levé un sourcil interrogateur quand les GO leur ont demandé d'établir un testament en trois exemplaires avant de décoller.

Le groupe Red, emmené par 2Pattes, s'élance du Lexington. « Allez, les gars ! On est des Américains, des vrais, avec des poils. Et en plus, on est des chasseurs, l'élite de la Navy. Aujourd'hui, on va être gentils avec les bombers et on va protéger leurs ptites fesses pour pas qu'ils aient trop peur ! Et n'oubliez pas la règle numéro une : on ne pique pas les futures victimes du leader ! »

Bigbang prend la direction du groupe de SBD. Les groupes « Dindons » et « Poulpes » décollent à leur tour. Visiblement, la perspective, respectivement, de se faire plumer et de finir en sushis ne les effraie visiblement pas plus que cela.

Alors que les Dauntless se regroupent, le groupe Red file directement vers l'objectif. Un sweep destiné à faire le éclairer la voie des bombardiers et faire le ménage si nécessaire...

Mais alors que les Wildcat ont repéré l'objectif (un porte-avions japonais escorté par un destroyer), les SBD se font engager par une paire de Zero. L'occasion pour Bigbang, en première ligne, de tester la solidité de sa monture tout en invectivant bruyamment l'escorte « des tarlouzes en Wildcat » qui se trouve quelques miles nautiques plus avant... Ah, cet amour légendaire entre pilotes de chasse et bombardiers...

Jumper sera le premier à faire les frais de cette petite séparation géographique. Un aileron qui saute, puis le deuxième, avant que ce soit l'aile droite qui se perde en route.

Pendant ce temps, et voyant une menace sérieuse se profiler sur leur porte-avions, une paire de Zero grimpe sournoisement avec la ferme intention de punir ces six Wildcats pour leur outrecuidance. Mauvaise pioche : en surgissant derrière les quatre premiers, les Japs se retrouvent dans le collimateur de Red 5 et 6. Bed en profite pour aussitôt signer la première victoire officielle de l'escadrille.
2Pattes et Riri font alors immédiatement demi-tour pour venir en aide aux Dauntless engagés à l'arrière.

Erel va quant à lui se charger du sort du second bandit qui a engagé l'escorte. Privé d'une demi-profondeur, ce pilote de Zero ne parviendra pas à rétablir son appareil et ne tardera pas à faire le bonheur culinaire des crabes locaux. Une victoire qu'Erel, coupé en deux par un obus de flak quelques minutes plus tard, n'aura malheureusement pas le plaisir d'arroser au mess. Ou alors dans une mess japonais, mais pas sûr qu'il trouve beaucoup de monde pour trinquer.

Et la cavalerie arrive, tandis que les SBD ont entamé un cercle défensif salvateur. Bien décidé à s'offrir Gnou ou Ralf, bien regroupés en défense, celui-là va rapidement voir des salves de 12,7 de 2Pattes enflammer son moteur.

Un peu plus loin au nord, une deuxième paire d'hostiles vient chercher des poux dans la tête de l'escorte au-dessus du porte-avions. Pilax et Bed se font engager par les intrus. Warpig, serein, voit le manège d'en haut et prépare une passe de boom&zoom des familles. Il roule à gauche, tire sur le manche, encadre l'ailier, l'accompagne dans sa petite ressource, la correction est bonne, va y avoir du citron pressé, le doigt approche la détente, et... « CLIC ! ». Comment ça, « CLIC ! » ? « CLIC ! CLIC ! CLIC ! » « MAIS PUTAIN DE BORDEL DE SAC A FOUTRE DE MATOS AMERLOQUE DE CHIOTTE PLEIN DE MERDE A LA CON, CHIER ! »
Pour les trois du fond qui ne suivent pas, les mitrailleuses du cochon viennent de s'enrayer au moment le plus sublime du kill... qui n'arrivera jamais.

« Ouais, ben puisque c'est comme ça, je me casse, moi... » Pilax, qui distingue maintenant distinctement le bleu de l'océan à travers les trous qui parsèment ses ailes, profite d'un moment où la paire de Zero l'oublie un peu pour entamer un bien légitime RTB. D'ailleurs, c'est tout le groupe Red qui ne va pas tarder à faire de même : Warpig, sans arme et touché par la dca ne tarde pas à en faire autant, suivi par Bed qui commence à se sentir seul et qui, après quelques frontales viriles avec ses deux ennemis, concède qu'une fuite peu glorieuse demeure plus valable qu'une mort héroïque.
Seuls demeurent 2Pattes et Riri, ultimes nounous des Dauntless...

Les bombardiers ont enfin leur objectif en vue. En bon leader, Bigbang ouvre le chemin. « Vous trompez pas, hein : le porte-avions, c'est le gros. » Quelques instants plus tard, une grosse friandise de plus de 700 kg arrivera dans les gencives des marins plus bas. La première d'une longue série...

Gnou et Ralf, qui ont suivi leur leader dans l'attaque en piqué, connaîtront tous deux le même sort : hachés menu par la dca des navires. A gauche, verticale de la tour, on peut deviner le SBD sans aile de Gnou. A droite, verticale grue, on voit celui de Ralf, guère plus aérodynamique. Et en clignant les yeux, on peut distinguer la bombe de ce dernier. Bombe qui, pour la petite histoire, atterrira droit sur le pont à la poupe du porte-avions... Un impact rapidement suivi par celui d'un fuselage de Dauntless au même endroit. Enlevez ses ailes à cet appareil, vous obtenez une roquette de fort belle facture. A méditer.

La première vague est passée, non sans quelques pertes. Oh, pas grand chose, si ce n'est que Bigbang est désormais le seul représentant du groupe Dindons. Dans la foulée, Partizan et les Poulpes poursuivent l'oeuvre...

5 bombes et un fuselage de SBD auront finalement raison du navire japonais. Le coup de grâce étant donné par un Iceman, qui, fauché comme d'autres avant lui par la défense anti-aérienne pendant son piqué, n'aura pas l'immense plaisir de voir le PA envoyé par le fond, emportant avec lui sa cargaison de satanés Zero.

A l'exception d'une ultime paire de bandits un peu hargneuse (faut se mettre à leur place, nous aussi on serait énervé de voir le seul endroit où se poser se faire volatiliser), le RTB se fera sans encombre. L'occasion pour 2Pattes et Riri de tester le Drag'n Bag sur ces pauvre bougres SDF. 2Pattes les attire, Riri les fume. La preuve que ça marche, et bien. Surtout quand le premier japonais descendu, privé de radio, ne possède aucun moyen de prévenir son leader qu'il est en train de cuire dans son cockpit et que son tour ne va pas tarder...

Comme Bolger quelques minutes avant lui (mais un peu plus loin de la flotte), Pilax a une petite envie de bain de mer. Une envie très subite, motivée notamment par le comportement légèrement capricieux de son Wildcat après l'encaissement de plusieurs kilos de plomb. Plutôt que de massacrer de nombreux marins dans une boule de feu à laquelle aurait sans doute conduit une tentative d'appontage, il opte pour l'amerrissage. En sortant la crosse dans l'espoir d'accrocher des algues ?

Warpig est le premier à poser son appareil, rempli à ras-bord de cartouches non utilisées. Et le premier à entamer de façon conséquente les stocks de bière du mess, tout en devisant sur le choix stupide de la Navy d'acheter américain, parce que bon, jusqu'à preuve du contraire, un Spit ou un Focke-Wulfe, ça ne s'enraye pas pour un oui ou pour un non, et Roger remets-moi la ptite soeur, et que si y avait pas autant d'eau autour de lui, il déserterait pour rejoindre une armée de l'air digne de ce nom, merde à la fin.

Les appareils rescapés se posent les uns après les autres... Et sans casse...

… y compris 2Pattes qui a la désagréable surprise de voir qu'un obus de flak a rendu ses volets inopérants. Chapeau à lui, pas facile de ramener son appareil à bon port dans ces conditions. Et chapeau aux pilotes de SBD qui ont envoyé le porte-avions ennemi au fond du Pacifique.