9 décembre 1941, Birmanie. Ca y est ! Les choses sérieuses commencent ! Les nouvelles recrues de l'AVG viennent de poser leur paquetage près de Toungoo. La perspective de combats acharnés avec l'envahisseur japonais, de belles liasses de billets verts, de cuites mémorables et d'une multitude de maladies vénériennes aide à faire oublier l'aspect le plus horrible de cette guerre : la cohabitation avec ces culs-serrés de britanniques.
Ce matin, la sirène a retenti sur la base. Au petit matin, après un décollage sur alerte qui n'a rien donné, Chennault a décidé d'envoyer un P-40 de reconnaissance faire quelques clichés de la base jap' près de Malon. Six P-40 B seront chargés d'escorter l'appareil, dont le seul armement se résume à une caméra Fairchild. Les autres appareils seront affectés à des exercices de patrouille et d'entraînement.

"REUUHHH ! KOF ! KOF !" Eh oui, messieurs, y a qu'à bord des glorieux appareils US produits par de non moins glorieuses mimines calleuses d'ouvriers américains qu'on peut profiter du grand luxe d'un vrai cockpit. A bord de son souffreteux Hs-123 chinois, Kasp en fait l'amère expérience en ingurgitant quelques bons kilos de poussière birmane projetée par Bigbang.

La place à bord du P-40 Reco échoit à l'ancien taulard de l'escadrille. Storm, dit "Gremlin" fait décoller sa machine dans la douce lueur de l'aube et n'a d'autre choix que de placer sa vie entre les mains de ses collègues. Et se demande soudain quelle mouche a bien pu le piquer pour se porter volontaire dans cette histoire.

Kasp, le visage noirci et des petits cailloux entre les dents, décide finalement de décoller très court pour ne plus profiter des émanations de Bigbang. Non, non, rien à voir avec de quelconques considérations digestives, même si la bouffe est louche dans les parages.

Bed et Gnou, eux, laissent leurs camarades partir vers le front pour executer une mission d'entraînement de navigation et de straffing.

Riri prend la tête du groupe d'escorte du P-40 reco. Les sept avions montent à 10 000 pieds, droit vers l'est et les lignes ennemies.

Kasp reste bien calé dans l'aile de son leader Nyv. Au train où filent ces tracteurs, vaut mieux ne pas prendre de retard, faut dire. Il faudra toutefois attendre pour savoir ce que ce dinosaure vaut au combat, puisqu'à l'exception de quelques villages incendiés et quelques convois chinois, leurs petits yeux embrumés de sommeil n'ont rien repéré de particulier.

Alors que Riri, Vicking, Partizan et Bolger grimpent au-dessus de l'avion reco (sans doute ne voulaient-ils pas être au premier rang si jamais ça devait péter... Ca se règlera au mess, ça.), Pilax et Warpig sont gentiment priés de rester au contact de Storm. le trajet aller se déroule sans histoire, la seule annonce de contacts émanant d'un Warpig qui, par le jeu d'une parano congénitale mêlée à l'abus du tord-boyau local au petit-déjeuner, a confondu ses quatre camarades plus haut pour une escadre ennemie.

Partizan à Riri : "Bon, même si t'es leader, tu fais pas le chien, hein ? Dès qu'on croise des japs, tu m'en laisses un peu, ok ? J'ai un futur beau-père à séduire, moi..."

Leur nav' d'exercice terminée, Bed et Gnou terminent leur tour sur le champ d'entraînement au straffing. "Bouzou", l'ancien pilote de l'aéropostale, crible de 12,7 un avion en bois. En attendant mieux...

Pendant ce temps, le groupe de reconnaissance est arrivé au-dessus de la base japonaise. Preuve en est : l'accueil à la dca lourde qui leur est réservé. "Allez, messieurs, souriez, vous êtes filmés !"
Pour affiner ses clichés, Storm refait un passage à plus basse altitude. Warpig et Pilax : "Ouais, ok, on doit faire une protection rapprochée, mais eeeuuhhh, bon, d'un point de vue stratégique, c'est plus pertinent de rester à 10 000, des fois que la chasse ennemie interviendrait, on aurait l'avantage de l'altitude. Hein ? Pas vrai ?"

Clic-clac, c'est dans la boîte ! Storm file dare-dare, cap plein ouest. Mieux vaut ne pas traîner, ça commence à sentir la chaussette de ranger, dans le coin.

Remarquez, pas besoin de dca ennemie pour se faire des frayeurs. Gnou, sur le site de straffing, parvient à se faire peur tout seul... Qu'avait dit notre bien-aimé sergent instructeur à propos de la "target fixation", hmmmmm ?

Leur exercice terminé, Bed et Gnou rentrent au bercail avant tout le monde. Vous pensez qu'ils en auraient profité pour préparer le café pour leurs camarades ? Pfff... Même pas...

Nyv et ses ouailles en font de même à bord de leurs Hs-123. Vous pensez qu'ils en auraient profité pour préparer le thé au jasmin pour leurs glorieux alliés yankee qui ont risqué leurs peaux au-dessus du territoire jap' ? Hmmmm ? Ben non, non plus...

Au lieu de ça, en bon bricoleur qu'il est, Bigbang cherche à améliorer le Cx de son appareil. Faut avouer, y a de l'idée !

Et voilà les héros, les vrais, de retour. Vicking, l'Américano-norvégien des AVG, pose son P-40 sur une piste un peu encombrée.

Storm ramène lui ses précieux clichés à la base. En les développant, la conclusion est nette : c'est un sacré paquet de dollars potentiels qui sont garés un peu partout sur cette base...

Pas de café, pas de thé... Aaaaaahhhh... Heureusement, on ne va pas mourir de soif, car c'est Pilax qui va se fendre d'une tournée générale pour avoir planté le nez de sa "Poupoune" dans le sol.

Pilax, qui, quelques minutes plus tard, voit avec soulagement que son portefeuille souffrira moins que prévu : en raclant la piste avec son saumon d'aile droit, dispersant au final son P-40 aux quatre coins de la base, Bolger va se retrouver dans l'obligation de partager les frais de la tournée générale. Dès qu'il aura échappé à une meute de mécaniciens furieux particulièrement précis au lancer de clé à molette.