Après une entrée dans le conflit tonitruante, qui aura permis de prouver, s'il était besoin, la grande valeur et de l'efficacité de ces bons vieux P-51 Mustang, il est temps, néanmoins, de passer aux choses sérieuses. L'US Air Force a reçu ses nouveaux jouets : F-84 "Thunderjet" et F-86 "Sabre". De grosses tuyères sur lesquelles une paire d'ailes a été collée, qui permettront de défendre efficacement nos alliés Coréens contre l'ignoble agression bolchevique dont ils sont victimes.
Dans cette optique, une mission de reconnaissance armée est à l'ordre du jour. L'interdiction de survol du territoire chinois est toujours de mise, mais toute force terrestre non identifiée se baladant au sud de la frontière est susceptible d'être hostile, et pourra donc légitimement faire l'objet d'un déchaînement de violence gratuite.
C'est toute la Corée sur un axe est-ouest devra ainsi être arpentée à la recherche de troupes au sol. Bed accepte de bonne grâce de prendre la tête des F-84. L'attention des pilotes ayant vraisemblablement été focalisée sur le pilotage de ce nouvel appareil, aucun d'entre eux ne parviendra à repérer la moindre contact terrestre au cours de leur longue nav' au-dessus d'un front encore mal identifié...
Les allées et venues des F-84 et de leur escorte, en revanche, ont elles été parfaitement identifiées par les intercepteurs ennemis croisant à haute altitude. Plongeant sur Partizan, ce Mig-15 provoque ainsi une pagaille indescriptible dans le groupe.
Chez les Sabre, qui ne voudraient pas voir leurs protégés se faire déssouder un à un, merde, quoi, ça ferait mauvais genre pour une première sortie, c'est plus qu'une pagaille, c'est un cocktail de panique, de frénésie, de précipitation et de fébrilité qui s'empare des pilotes. Prenant son leader pour un Mig, Gnou l'arrose ainsi généreusement d'une pluie de 12,7.
On aurait pu croire que ce cocktail s'avère désastreux pour le groupe, mais finalement, ses ingrédients se sont annulés entre eux : si la panique a failli pousser Gnou à signer le premier friendly kill du conflit, la fébrilité lui a fait tout mettre à côté... Quelques insultes à la radio plus tard, et la situation était clarifié. Mais juste à temps : Riri était sur le point de descendre ce qu'il pensait être un Mig chassant Partizan, alors que ce n'était que Gnou prenant lui-même son leader pour un ennemi. Ouais, bon, je sais c'est pas clair, mais vous avez l'idée.
N'empêche que pendant ce temps-là, il y a toujours des ennemis dans les parages. On suppose d'ailleurs qu'ils devaient se bidonner en observant le manège des yankees en se disant qu'ils auraient intérêt d'attendre qu'ils se massacrent entre eux et de tomber sur les survivants. Mais leur lucidité retrouvée, les F-86 vont leur apprendre une loi essentielle : les Américains sont certes idiots, mais ils sont également teigneux. Au sommet de sa chandelle, celui-ci se retrouvera donc truffé de plomb avant de s'éjecter. Ca lui apprendra à rigoler.
Opposition aérienne croisée et mise en déroute, mais aucune cible au sol repérée... C'est donc l'heure du RTB pour tout le monde. La faute à un arrondi entamé un peu trop tôt en finale, Warpig transforme la piste en course d'obstacle. Merci de bien vouloir y mettre de la bonne volonté et de l'éviter : il est amoché, mais il peut encore servir.
Même lieu, 24 heures plus tard. "Bravo les cons ! C'était sympa, votre balade touristique hier ?" Incapables de repérer la moindre force terrestre ennemi, la mission de reco armée est donc reconduite. F-86 et F-84 décollent de concert avec, cette fois, une zone de recherche un peu plus restreinte... et l'amicale suggestion de l'Etat-Major de voler un peu plus bas, ce coup-là.
Mis sous pression, les bombardiers légers ont les genoux qui tremblent. Fébrilité palpable dès le décollage au cours duquel tout le monde n'est pas d'accord sur les régimes moteur à adopter : Schillic déboîte violemment sur la gauche pour ne pas faire un gros bisou violent sur l'arrière-train de Bolger.
La reconnaissance très très très basse altitude peut donc commencer. Elevés à la carotte transgénique depuis leur naissance, les pilotes nord-coréens repèrent, depuis leur perchoir à 30 000 pieds, toutes ces cibles affriolantes et plongent sur elles. Hélas (enfin, je dis hélas, mais c'est une forme stylistique, car la situation n'a rien de regrettable pour les forces yankee, au contraire), hélas, donc, les leçons de la première mission n'ont pas été tirées par les inexpérimentés pilotes communistes. Jumper et Tex, les yeux rivés vers le sol, ne s'aperçoivent même pas que la carcasse d'un Mig-15 qui vient de passer trois fois le mur du son dans son piqué vient de se croûter lamentablement derrière eux.
Certains, un peu moins bêtes ou moins communistes, parviennent à gérer convenablement leur descente. Voici venu le moment de voir comment le F-84 réagit à une injection massive de 37mm. Si l'on en croit l'expérience de Jumper, pilote de l'US Air Force tout juste récupéré par hélico au milieu d'un champ de maïs, je cite : "MAL !!"
C'est une règle élémentaire, et évidemment toujours en vigueur en Corée, écrite noir sur blanc sur les manuels de vol militaires : "Les chasseurs d'escorte ne bougent pas le moindre petit orteil tant qu'au moins un bombardier n'a pas été descendu". Jumper ayant fait don de son aile droite aux paysans coréens, les Sabre peuvent maintenant se mettre en branle. Au ras du sol, Nyv règle son compte à un premier Mig...
...avant que Warpig n'invite poliment le pilote du sien à venir sentir le fond de l'air, voir s'il ne serait pas un peu frais sur les bords.
Pendant ce temps, les Thunderjet ont repéré des cibles au sol (qui a dit "enfin" ? C'est pas beau de se moquer, un peu de compassion, quoi, déjà qu'ils volent sur les appareils les plus moches de la décennie, toutes nations confondues, oui y compris l'Italie, soyez sympa avec eux, tout de même, merde...) qu'ils s'empressent d'engager avec la vingtaine de roquettes qu'ils ont chacun emporté sous leurs ailes difformes (euh, non) disgracieuses (non plus, pardon) sous leurs ailes tout court. A ce petit jeu de massacre, Bolger s'illustre particulièrement, ne laissant que mort, destruction et viande trop cuite dans son sillage.
Un exercice qui verra, hélas (et cette fois, c'est un vrai hélas), la mort de Bed au cours de l'une de ses passes. Tir de DCA ou boulon serré par un ouvrier communiste traître à sa patrie ? Nul ne le sait, toujours est-il que son aile droite se détache brusquement. Un incident déjà fâcheux à 3 000 mètres d'altitude, mais imaginez, à 30...
Mission accomplie, les appareils peuvent rentrer à la maison. Non, rien de plus à dire sur ce screen, c'est simplement que je le trouvais joli et que je voulais le placer...
RTB sans histoire, sauf pour quelques F-84 qui ont décidé de nous faire le coup de la panne. Moteur HS, Lampatex parvient ainsi à rallier malgré tout l'aérodrome de Séoul, où il pose son planeur tout en douceur.
