11 juillet 1941. Camaraaades ! L’opération d’hier fut incontestablement un succès, et les troupes ennemies, notamment ces vils Roumains opportunistes, ont été considérablement ralenties. Ralenties, mais pas stoppées. C’est la raison pour laquelle l’Etat-Major a ordonné un repli stratégique. Notez bien l’utilisation du terme "repli", qui a au moins autant d’importance que son épithète "stratégique". Aussi, le premier qui osera parler de "retraite" se verra accompagné dehors par les membres du Bureau ici-présents, où la balle dans la nuque réglementaire lui sera administrée.
Ce repli stratégique, donc, doit être appuyé. Nos troupes, tout comme les civils affolés, tentent de rallier Kishinev. L’objectif de ce matin sera donc de protéger tout ce petit monde et, si les ingénieurs n’y parviennent pas, de faire sauter les ponts à l’ouest de la ville pour stopper l’avancée de nos ennemis. Mais pas avant que nos troupes n’aient franchi les rivières, naturellement.

Bed prend la tête de cinq IL-2, dont la mission sera de straffer les forces ennemies et chasser le tank à la roquette (c’est le meilleur appât connu). Mais avant de lutter contre les forces de l’Axe, les Iliouchine doivent lutter contre un petit vent de travers bien vicelard qui provoque quelques suées au décollage…

2Pattes étant temporairement absent (le Général lui a permis de fêter sa première victoire aérienne en l’emmenant dans une datcha au bord de la Mer Noire, où les attendaient un seau de caviar, une caisse de bouteilles de champagne et quelques paysannes ukrainiennes peu farouches, et non, le fait que ce héros de guerre soit son fils ne nuit en rien à son impartialité), c’est Warpig qui prend le lead du groupe Vodka. Les quatre Mig-3 tâcheront d’assurer la supériorité aérienne à l’ouest de Kishinev.

Enfin, les Oshmiornitza de Partizan, dont les Pe-2 rejoignent ici le groupe d’IL-2, auront la lourde responsabilité de s’assurer de la destruction des ponts avant qu’Allemands et Roumains ne puissent les emprunter.

Premiers sur les lieux, les Vodka ne tardent pas à déceler des contacts suspects au nord-ouest de la ville. Ils se mettent en ligne et se dirigent manifestement vers les colonnes de réfugiés. (Tip : pour l’ambiance, pousser le volume de vos enceintes à fond et lancez l’hymne de l’URSS interprété par les Chœurs de l’Armée Rouge). N’écoutant que leur courage et leur haine profonde du Boche, les valeureux chasseurs se jettent sur le groupe de quatre Stuka. Une haine et un patriotisme si profond chez Pecos que le jeune et fougueux pilote ne résiste pas à l’envie de précipiter son appareil sur le bombardier ennemi (1).

Se riant des balles mortelles, crachées par les mitrailleurs des Ju-87, qui sifflent à ses oreilles et percent les flancs de son Mig, Warpig fait flamber l’ignoble engin fasciste en hurlant "Za Stalinou !"

Le ballet mortel se poursuit. Malgré le bruit et la fureur, les acclamations des populations bombardées parviennent jusqu’aux oreilles de nos courageux pilotes…

(Si à ce stade, la piste sonore est terminée, merci de la remettre au début et de la relancer) …Galvanisés, ils harcèlent les Stuka, dont le nombre venait de doubler. Pour autant, pas un n’échappe aux balles vengeresses des Mig et ceux qui n’ont pas la chance d’être abattus sur le coup doivent se poser en catastrophe en rase campagne, où ils subissent le légitime courroux des valeureux moujiks qui, au sol, achèvent les envahisseurs à coups de fourche.

Illustration de ce courage sans limite, le camarade Riri, malgré les trous creusés par la flak lourde au-dessus des ponts, et ignorant la douleur causée par un obus de 88 logé dans son œil droit, place son œil gauche dans le collimateur avant de descendre un nouveau Ju-87, le quatrième du groupe, sous les vivas de ses équipiers…

… ainsi que ceux du groupe d’IL-2 de Bed, qui arrive sur les lieux à ce moment précis. Le temps d’une petite rafale en frontale à l’attention des quelques Stuka survivants, et les bombardiers reprennent le chemin les menant vers leur glorieuse éradication de la vermine roulante de la Wehrmacht. (Vous pouvez maintenant couper l’hymne soviétique, l’auteur venant d’épuiser son stock hebdomadaire de mauvaise foi, ce compte rendu va reprendre un cours normal…)

Laissant les Mig-3 à leur tâche – qui consistera à placer encore quelques bastos dans des Ju-87 et à entamer un élégant ballet aérien avec une paire de Bf-109 venus straffer les routes – les Steakov repèrent bien vite une concentration de véhicule au centre d’un village. On voit ici Bed faire le lapin pour amuser la DCA tandis qu’Iceman effectue une passe roquette sur le convoi.

Quant au Pe-2, alors que les 11h pétantes sonnent, ils sont bien obligés de constater que les ponts sont toujours debout, et parfaitement à même de laisser entrer les forces ennemies dans Kishinev. Lampatex tente sa chance en premier, hélas sans succès, cette pourriture de vent fasciste ayant détourné ses bombes d’une dizaine de mètres à droite.

Drame chez les IL-2… Une fois encore l’un de nos pilotes, trop désireux de faire payer à l’ennemi cette illégitime agression, a payé de sa vie ce magnifique enthousiasme. Et c’est tout le groupe qui perd son leader après que Bed, persuadé qu’il y avait largement le temps de remettre une petite paire de roquettes supplémentaire sur cette fichue DCA, a créé un petit cratère avec son appareil.

Un peu plus haut, les 109 s’avèrent tenaces. D’ailleurs les Pe-2, voyant les chasseurs de Luftwaffe ultra concentrés sur les Mig, n’hésitent pas à bouleverser la chaîne alimentaire aérienne. Ainsi, Lampatex amoche sérieusement le 109 avant que Nyv ne l’achève.

De son côté, Riri, sous les yeux d’un Warpig aux mitrailleuses enrayés – et dont nous vous laissons imaginer la frustration – et au terme d’une course-poursuite interminable au côté de Bolger, finit par avoir raison du sien. Ca, avec les lance-cachous du Mig, quand on vise le pilote plutôt que la machine, tout de suite, ça fait la différence.

Un problème que ne connaît pas l’IL-2… Iceman le prouve bien en s’essuyant le 20mm sur la tronche d’un des rares Stuka encore en vie qui tentait de s’éclipser discrètement.

L’opération touche à sa fin… Il ne reste qu’à s’assurer de la destruction des fameux ponts. Nyv repasse sur celui manqué quelques instants plus tôt par Lampatex et largue ses six FAB-100…

Avec un succès certain, comme le prouve ce cliché aimablement fourni par le ministère de la Guerre, de la Propagande et de l’Information-Vraie-Même-Pas-Truquée.

Partizan s’occupe également du sien. Pour fermer le cortège, Jumper se présente à son tour…

…et fait exploser l’édifice sous les yeux des conducteurs de blindés roumains qui s’apprêtaient justement à le franchir. Si l’on pouvait zoomer sur le Pe-2 de Jumper à ce moment précis, on distinguerait nettement un mitrailleur effectuant un bras d’honneur en direction des chars.

Tout le monde rentre à la base… Se disant qu’un week-end dans une datcha au bord de la Mer Noire lui plairait bien à lui aussi, Warpig décide de faire exactement comme 2Pattes la veille. Premières victoires aériennes ? CHECK ! Appareil amoché par les tirs ennemis ? CHECK ! Bon, il ne manquait plus que le train fauché et l’hélice pliée pour être tout bon. Voilààààà ! Tout pareil !
(1) Une technique que ses camarades ont surnommé "Taran", et dont l’Etat-Major soupçonne qu’elle pourrait devenir assez populaire dans les semaines à venir. Aussi vient-il de publier une circulaire demandant aux amateurs potentiels de prévenir les autorités afin que ces dernières puissent préalablement leur fournir des avions moins chers et déchargés de leurs précieuses munitions.